L'histoire de Plouider

Le origines de la commune

PLOUIDER (« Ploe Ider » ou « Guic Ider », puis « Ploe Dider » ou « Guicdider ») est une grande paroisse primitive de l’évêché de Léon, fondée au VIème siècle ( ?). Aux XIIè-XIIIè siècles, l’appellation de « Plebs Désiderii » explique que le saint éponyme de la paroisse fut dès cette époque assimilé à saint Didier, patron de l’église où il est statufié en évêque; mais l’anthroponyme Ider est aussi attesté, notamment dans un acte de 1230; il existe, par exemple, des villages de Kerider à Plounéventer et Cléder.

Plouider s’étendait à l’origine sur un très grand territoire, englobant les paroisses voisines de Goulven, Languengar et même Plounévez-Lochrist, Tréflez et Lanhouarneau, et débordant sur le territoire actuel d’autres paroisses comme Kernouës, Lesneven ou Saint-Méen (rectification de limites de communes en 1948 et 1954). De nombreux calvaires et croix témoignent de ce passé paroissial.

Le peuplement de ce territoire remonte à la Préhistoire comme en témoignent quelques dolmens comme celui de Kerbervas. Il ne subsiste pas de traces particulières de l’occupation romaine mais la proximité de la cité de Vorganium (Kerilien en Plounéventer) ou la légende du roi Izur (du château de Morizur) permettent d’envisager la présence des Romains dans la région.

 Le début du Moyen Age est marqué par les invasions des Vikings qui cherchent à pénétrer dans le territoire, notamment en remontant les vallées de La Flèche et du Quillimadec : la tradition situe au village de Runeven sur la Flèche la bataille opposant au Xème siècle (936) le Comte Even (ou Neven) aux envahisseurs normands. C’est aussi l’époque de la construction des mottes castrales dominant le cours des deux rivières pour surveiller la côte et protéger l’arrière-pays (Morizur, Roudoushir, Trever, Pont ar Chalvez). Le « Pont Gaulois » sur la Flèche doit aussi trouver son origine à cette époque.

A la fin du Moyen Age, les dangers d’invasion étant écartés et le calme rétabli à l’intérieur des terres autour du château de Lesneven, les familles nobles commencent à descendre de leurs mottes pour construire à leur pied des manoirs-résidences plus confortables et organiser l’exploitation du domaine seigneurial. La plupart des villages de Plouider possèdent encore des traces ou le souvenir de ces manoirs : Beuzit, Kerouriou, Mesperennez, Morizur, Coat Menach, Lestevenoc, Dourmap,…

A l’Epoque Moderne, Plouider est une grande paroisse agricole vivant de la culture des céréales mais aussi de celle du lin, à côté de l’élevage (les chevaux et les bovins).

Lors de la Révolution de 1789, la nouvelle commune de Plouider a la particularité d’élire son recteur, l’abbé Picart, comme premier maire en 1790. Celui-ci, prêtre réfractaire, ayant refusé de prêter serment de fidélité à la Constitution, doit ensuite laisser sa place à des notables issus des riches familles paysannes, à commencer par Jean Bergot. Plusieurs de ces familles achètent les fermes des domaines seigneuriaux des nobles émigrés qui ont été confisqués par les autorités révolutionnaires et qui sont ensuite vendus comme biens nationaux.

 Au XIXème siècle, Plouider se distingue encore sur le plan de l’enseignement, en créant deux écoles communales : une pour les garçons avec des instituteurs laïcs et une pour les filles confiée à des religieuses de la Congrégation des Filles de la Sagesse (une maison de charité : école des filles et pharmacie). Une école privée avait été ouverte « au Pont de Chatel » par Ambroise GAC en 1859 avant d’être nommé instituteur communal en 1867. Pendant deux ans, il continua d’exercer à Pont-du-Châtel car il n’y avait pas de local convenable au bourg. Il fallut attendre la rentrée de 1869 pour l’installation de l’école communale au chef-lieu et la fermeture de celle de Pont-du-Châtel. A plusieurs reprises (en 1873, 1882, 1929 et 1946), l’administration, appuyée sur des demandes de parents, a demandé à la commune de créer une école de hameau à Pont-du-Châtel mais à chaque fois le conseil municipal a rejeté cette demande.

Après les lois Jules Ferry de 1881-1882, créant l’école publique, gratuite, laïque et obligatoire, l’administration finit par décider de laïciser l’école communale des filles de Plouider en 1897 et d’y interdire les religieuses qui sont expulsées. Mais celles-ci, avec l’appui du clergé local et de la plupart des parents d’élèves, ouvrent rapidement une école privée qui regroupe la grande majorité des filles et face à laquelle l’école publique des filles ne survit pas longtemps. La question de la fermeture de l’école des filles apparaît en 1919 et après un essai de classe mixte (géminée ?) pour les petits contre l’avis du conseil municipal, l’inspecteur primaire accepte la fermeture « sous la réserve que la classe inoccupée de l’école des filles revienne à sa destination normale en cas de besoin ». C’est finalement en 1967 que la désaffectation du bâtiment de « l’ancienne école des filles » pour y installer la totalité de la mairie qui avait ses locaux principaux dans l’école des garçons (Espace Rencontres d’aujourd’hui). Enfin, l’école publique mixte de Plouider est fermée à son tour à la rentrée de 1972 sur décision du Recteur de l’Académie de Rennes.

La commune a payé son tribut aux nombreuses guerres du XIXème et du XXème siècle :

  • Guerres napoléoniennes (1805-1814) : 41 victimes sur les champs de bataille de toute l’Europe (Victimes dont les corps ont été identifiés et le décès signalé.
  • Autres guerres du XIXème siècle : 56 victimes ; soit Espagne en 1823 (3), Algérie entre 1830 et 1872 (12), Italie en 1849 (1), guerre de Crimée entre 1853 et 1856 (13), expédition du Mexique entre 1861 et 1867 (4), guerre franco-allemande de 1870 (5), conquête de l’Indochine entre 1864 et 1884 (5), conflits divers en Afrique et Outre-mer (13).
  • Grande Guerre 1914-1918 : 108 victimes.
  • Guerre 1939-1945 : 18 victimes militaires et 9 victimes civiles.
  • Guerre d’Indochine : 1 victime.
  • Guerre d’Algérie : 2 victimes.

A la fin du XIXème siècle, Plouider a connu l’arrivée du chemin de fer. La ligne Landerneau-Plounéour-Trez est ouverte le 11 juin 1894 et la ligne Lesneven-Plouider-Plouescat est créée en juin-juillet 1904. La gare de Plouider constituait donc une gare de triage avec un poste d’aiguillage au carrefour des deux lignes. Il passait plusieurs trains par jour et il pouvait y en avoir trois ou quatre ensembles à la gare, des trains de marchandises et des trains de voyageurs. La ligne est fermée une première fois en 1939 sur décision du Conseil général du Finistère pour des raisons économiques mais elle est remise en service en 1941 par l’armée allemande d’occupation. Elle est définitivement fermée après la guerre en octobre-novembre 1946, tant pour le service voyageurs que le service marchandises.

 L’armée allemande a laissé des traces de son occupation de la commune entre 1940 et 1944, notamment avec la batterie du Veuleury qui était composée de 4 canons de 105 mm sous casemates, avec six bunkers et des mitrailleuses. Elle était chargée de la défense de l’anse de Goulven-Keremma et de Kerlouan-Brignogan, sites possibles de débarquement des Alliés, dans le cadre du Mur de l’Atlantique installé par les Allemands tout au long des côtes françaises. Cette batterie a bombardé la ville de Lesneven lors de l’arrivée des Américains le 6 août 1944, détruisant en particulier le dôme du clocher de l’église. Les Allemands ont évacué le site dans la nuit du 7 au 8 août, en faisant exploser leur réserve de munitions entreposée dans un des blockhaus.

C’est en 1979, que l’idée d’un blason émerge du conseil municipal. Une commission extra- municipale se met en place pour étudier ce projet. Celle-ci est composée  de Roger Calvez maire, de l’amiral Hervé Jaouen, Gérard Quéré, Bernard L’Her et Yvon Kerléguer. Le blason lui-même a été réalisé par Yann Nicolas, en relation avec la commission départementale d’héraldique.

Signification des armoiries :

  • La croix et le glaive, est une représentation de la croix de Runéven, qui commémore la bataille du même nom, remportée par le Comte EVEN sur les Normands en 936.
  • Les hermines symbolisent la Bretagne.
  • Les vaches sont un rappel de l’importance de l’élevage dans la commune.
  • Les couleurs « or et azur » sont les couleurs du club de foot.
  • Le clocher en haut est aussi le point culminant des environs, qui vaut à Plouider d’être aussi appelé « La Butte »
  • Dessous, les deux lignes bleues de la couronne, représentent les deux rivières entourant la commune : La Flèche au nord et le Quillimadec au sud.
  • Les deux lions noirs font partie des armoiries du Comte Even le grand, Comte du Léon
  • L’inscription « Plouider  atao huelloch », « Plouider toujours plus haut » est devenue la devise de Plouider.

Article proposé par “Mémoire de Plouider “du “Club Multimédia de la Butte”

Blason

Dans la continuité du programme d’acquisition des orthophotographies anciennes, la couverture aérienne du Finistère réalisée en 1952 est maintenant publiée par GéoBretagne. Vous pouvez ainsi disposer d’une vue intégrale de la Bretagne à 60 ans d’écart, avec une précision métrique.

Carte 1952 – 2012
Géobretagne

L'histoire de la mairie

La création des communes, lors de la Révolution Française, est réalisée par le décret du 14 décembre 1789. Mais si la nouvelle commune de Plouider élit rapidement (février 1790) son maire et son conseil municipal, elle doit patienter longtemps avant de pouvoir installer une véritable mairie. En 1792, le registre de délibération du conseil indique que « l’assemblée du conseil général de la communauté de Plouider (est) convoquée au son de cloche à la manière accoutumée… », mais ne précise pas le lieu de réunion. En 1795, le registre parle de « la maison commune de Plouider, lieu ordinaire de ses séances ». En août 1804, la délibération du conseil se termine par l’expression : « fait et arrêté en mairie à Plouider… ».

La première localisation de la mairie, dans les registres, concerne une chapelle mise gratuitement à la disposition du maire par le recteur de la paroisse, chapelle qui se situait dans un angle du cimetière. Il est vrai que les citoyens actifs de Plouider avaient élu comme premier maire en 1790 leur recteur, l’abbé Picart.

Vieux Plouider

Il s’agit sans doute de l’ancienne chapelle située dans l’angle du cimetière

Le conseil municipal « propose de faire l’acquisition d’une maison neuve sise sur la place du bourg ayant environ 15 mètres de longueur et 6 mètres 40 de largeur, ayant un étage, un grenier au-dessus, avec une petite maison au pignon du midi, le tout couvert en ardoise, sainement construites en pierres de moellons et de taille aux encoignures et fenêtres, bien éclairée et très saine, et paraît être ce qui est le plus convenable pour maison d’école, logement de l’instituteur et même la batisse d’une salle de Mairie, (cette commune en étant privée), sur le terrain disponible de cette maison qui compte aussi un emplacement pour une cour et un jardin entourés de fossés tout autour. Cette propriété occupée par le sieur ……. appartient au sieur Lunven ».

La cohabitation devient de plus en plus difficile entre l’école et la mairie, tout le monde est à l’étroit.

« Le Maire a déposé sur le Bureau,

Primo une lettre de Monsieur le sous-préfet de Brest en date du vingt neuf avril mil huit cent cinquante enjoignant de mettre immédiatement à la disposition de l’instituteur tout le local actuel occupé par l’école et la mairie

Secondo autre lettre de l’instituteur du dix mai mil huit cent cinquante exposant que l’inspecteur des écoles primaires aurait demandé la libre disposition de la salle de la mairie, ce local n’étant pas déjà assez grand pour l’établissement des écoles

Le Conseil, vu la délibération du seize février dernier prise à l’unanimité, manifestant le désir d’acquérir une maison à Monsieur Lunven, avec le jardin à l’est et le terrain au sud, sis au bourg de Plouider, le tout s’entrejoignant, à l’effet d’y établir le logement de l’instituteur, la classe pour l’école et un appartement ou deux pour la mairie.

Attendu que le batiment et emplacement est assez spacieux pour l’établissement de l’école et de la mairie, qu’au moyen de quelques dépenses il serait facile d’y placer l’école et la mairie ; que d’ailleurs il serait moins dispendieux à la commune de réunir ces deux établissements, leur situation bien airée et saine procurent d’autres avantages commodes aux habitants et aux élèves.

Considérant que la mairie ne peut être placée ailleurs et que, dans le cas, soit d’augmentation d’élèves ou autrement pour autres causes, le local proposé ne soit pas trouvé assez vaste, il sera toujours facile à peu de frais de construire sur ses dépendances et sur le derrière de la maison, une classe pour l’école.

Le conseil persiste en conséquence et émet de rechef le vœu d’obtenir incessamment, le plus promptement possible attendu l’urgence l’autorisation nécessaire afin d’acquérir de Monsieur Lunven la maison et le terrain contigus dont est cas, propice et très convenable pour l’établissement d’un logement à l’instituteur, d’un jardin, d’une cour et même d’une salle de mairie ».

Maison d’école et mairie.

« Avant de terminer sa session, le conseil municipal à l’unanimité prie Monsieur le préfet de lui accorder l’autorisation de construire une maison d’école avec une mairie, et à cet effet Monsieur le maire de la commune se propose de vendre une partie d’un champ qu’il possède au Bourg.

Avant de procéder à un arrangement avec monsieur le Maire, il est donc nécessaire que monsieur l’architecte vienne voir les lieux et en conséquence le conseil prie Monsieur le préfet de vouloir bien l’envoyer ».

Manque de ressources pour les écoles et pour « une Mairie pour les assemblées du conseil et la conservation des archives ».

« Monsieur le Maire expose au conseil municipal ce qui suit : la commune de Plouider, très importante par sa population, et par sa situation au milieu de communes dépourvues d’écoles, est privée de toute maison d’école pour les garçons et pour les filles, et ne possède pas de mairie. Il importe donc de doter la commune d’établissements si nécessaires et qui produiront tant de bien.

Le conseil municipal, considérant que M. le préfet et l’Inspecteur d’Académie se plaignent vivement de cet état de choses et demandent que la commune pourvoit enfin à ses services si nécessaires, décide à l’unanimité ce qui suit :

1° une mairie et une maison d’école de garçons, avec logement pour l’instituteur sera immédiatement construite, dans le terrain qui vient d’être acheté à cet effet sur la place du bourg… ».

« M. le Maire met sous les yeux du Conseil Municipal les plans et devis dressés par M. Bourdais architecte pour la construction d’une Mairie avec école des garçons.

Le Conseil Municipal après avoir examiné ces plans et devis les approuve et comme la dépense s’élève à 8074 francs, le conseil demande à M. le préfet et au gouvernement un secours de 4000 francs qui, joint aux 4000 francs déjà dotés par le conseil municipal le 7 mars dernier, permettra de mener à bien, sûrement et rapidement la construction de cet édifice instamment réclamé par M. l’Inspecteur d’Académie.

Le conseil fait remarquer qu’outre les sacrifices qu’il s’impose pour la construction de cette Mairie et de cette école de garçons, il fait l’acquisition d’un terrain dont le prix s’élève à 2.546 francs ».

Le conseil décide qu’il « y a lieu de créer un octroi dans la commune de Plouider pour une durée de dix ans ». Le produit de cet octroi serait affecté, entre autre, à la « construction d’une maison d’école pour les garçons et d’une mairie ».

Le 16 août 1868 :

La préfecture ayant retourné les pièces relatives au vote du 14 juillet 1867, le maire demande au conseil de renouveler sa demande de création d’impôt. Il constate « qu’il n’y a pour salle de mairie qu’une chapelle mise gratuitement à la disposition de M. le Maire par la bienveillance de M. le recteur de la paroisse ». Et le conseil rappelle que « la commune ne pourrait être dotée d’une maison d’école et d’une mairie que dans les conditions suivantes » : une dépense totale de 20.500 F. (acquisition du terrain, construction d’édifices spacieux, murs de clôture des dépendances…).

C’est le recteur de la paroisse qui propose une solution au Conseil municipal. « Considérant que la chapelle que j’ai mise gratuitement à la disposition de la commune pour servir de Mairie ne peut rester indéfiniment affectée à ce service et qu’en dehors de cette chapelle, on ne peut trouver au bourg aucun local pour cet usage », il a acheté, pour le compte de la commune, un terrain sur lequel il fait bâtir une maison pour servir d’école de garçons avec Mairie et cabinet spécial pour Monsieur le Maire, pour un coût de 16.315 Francs.

Le Préfet met un certain nombre de conditions à l’acceptation de marché. Après l’établissement de devis par un expert atteignant la somme de 19015 F., le recteur refait une proposition à la baisse pour un total de 15.529 F.

Une enquête administrative de Commodo et Incommodo est menée par M. Charles Morvan, maire de la commune de Goulven, se tenant « en la chapelle servant provisoirement de mairie ». A la fin de l’enquête, « personne ne s’est présentée pour faire des réclamations ».

La commune rencontre toujours des difficultés administratives pour valider son projet, mais en février 1869, l’école des garçons et la mairie sont transférés dans la maison construite par le recteur. Le conseil, constatant que « la commune ne possédant ni maison d’école des garçons ni Mairie, que la maison où se trouvent actuellement la mairie et l’école des garçons appartient à M. le recteur qui propose de la céder à la commune à des conditions bien avantageuses pour elle puisqu’il la cèderait à plusieurs milliers de francs au-dessous de sa valeur réelle », décide de voter des centimes additionnels pour assurer le financement, avec l’accord des habitants les plus imposés.

L’augmentation du nombre d’élèves à l’école des garçons entraîne la nomination d’un instituteur-adjoint qu’il faut loger. La cohabitation de l’école et de la mairie dans les locaux du même bâtiment commence à poser des problèmes. L’administration défend les intérêts de l’instituteur-adjoint mais le conseil considère qu’il y a suffisamment de logements pour les deux instituteurs s’ils acceptaient de partage. Les locaux utilisés par la Mairie sont très limités : « les appartements consacrés au service de la Mairie sont aussi réduits que possible et se composent exclusivement de la salle de délibérations et d’un petit cabinet plus petit que la salle à manger de tout l’emplacement consacré à l’escalier du grenier ». En 1883, le conseil souligne « toute la gêne qu’occasionnerait à l’administration de la commune la diminution de la chambre consacrée à la distribution et au dépôt des blés et farines aux pauvres pendant l’hiver » ; cette chambre sert de bureau de bienfaisance, appelée aussi « grenier d’abondance ».

Le conseil « considérant que la salle de la Mairie se trouve dans la maison d‘école des garçons, salle insuffisante et qu’il conviendrait de laisser la salle actuelle à l’école ; considérant que la commune possède un terrain propre à cet usage situé sur la place public du bourg, vote la construction d’une salle de Mairie qu’il évalue à 6.000 F. ».

« L’an mil huit cent quatre vingt dix, le 21 septembre, le conseil municipal s’est réuni en séance extraordinaire sous la présidence de Monsieur Uguen Maire…

Monsieur le Maire donne lecture de la lettre de M. le Préfet en date du 18 septembre 1890 relative à la proposition d’emprunt pour la construction d’une Mairie et invite le Conseil à délibérer sur cet objet.

Le Conseil considérant qu’un emprunt deviendrait onéreux pour la commune attendu que les intérêts de l’emprunt absorberaient le produit de la surtaxe sur l’alcool ; considérant que le devis de la construction se monte à une somme énorme ; la Mairie telle que l’indiquent le plan et le devis est beaucoup trop grande ; il y a lieu de modifier ces pièces ; est d’avis d’ajourner ce projet… ».

Une mairie-poste ?

« Monsieur le Maire donne lecture au conseil de la lettre de M. le sous-préfet en date du 20 janvier courant, relative à l’installation d’un facteur receveur au chef lieu du bourg et invite le conseil à délibérer sur cet objet.

Le conseil, après avoir délibéré et avoir cherché les moyens de trouver un local convenable pour y installer un facteur receveur, n’en trouve nulle part au bourg une maison convenable pour installer un facteur receveur.

Le conseil ne trouve qu’un moyen d’atteindre ce but que d’exproprier Monsieur Lunven de la place du bourg où l’on pourrait construire une Mairie depuis longtemps en projet et d’y aménager un logement au facteur receveur.

En conséquence le conseil demande l’autorisation de l’administration supérieure d’exproprier immédiatement M. Lunven afin de commencer immédiatement la construction de la Mairie et du logement du facteur receveur… »

 

Mais le désaccord entre la famille Lunven et la mairie complique encore la situation et le 23 février 1896, le conseil argumente pour défendre son projet : « le bâtiment servant actuellement de mairie n’est pas suffisant et la Mairie n’a été installée à l’école que provisoirement en 1869, car à cette époque la commune avait des charge très lourdes qui ne lui permettaient pas de construire… La chambre actuelle de Mairie est beaucoup trop petite. Les séances du conseil n’y peuvent jamais être publique, faute de place, bien plus les conseillers eux-mêmes y sont à l’étroit, ils ne peuvent remuer tant ils sont serrés les uns contre les autres et cette situation ne peut durer.

La mairie se trouve au premier étage et l’école au rez-de-chaussée. Tous les instituteurs se plaignent du bruit et du dérangement. Les étrangers, ne sachant où trouver l’unique salle de Mairie, entrent en classe, interrompant les leçons et causent un grand préjudice à nos élèves. Il ne faudrait pas croire qu’un écriteau permette à ces gens de trouver seuls leur chemin car, malheureusement, beaucoup ne savent pas lire.

En cas d’élection, on est obligé de sortir tout le matériel des classes de l’école : il n’y a pas de place ailleurs pour la salle de vote. Par suite, le matériel scolaire ne dure pas longtemps et se trouve vite abimé.

Et puis, comment veiller à la conservation de toutes les pièces déposées dans une si petite chambre. Il est étonnant que rien ne soit enlevé.

La Mairie sera beaucoup mieux placée au centre du bourg. Une commune de l’importance de Plouider (2.743 habitants) ne peut se contenter d’une salle unique pour la Mairie surtout quand cette salle est trop exiguë. D’ailleurs, l’école des garçons n’a pas de logement pour l’instituteur-adjoint et la chambre actuelle de Mairie devra être affectée à cet usage ».

Une fois encore, ce projet n’aboutira pas et la mairie reste installée dans l’école des garçons comme en témoigne une lettre de l’Inspecteur primaire de Brest du 21 juillet 1927 au sujet du logement de l’institutrice-adjointe : « il serait possible de lui installer un logement convenable au premier étage dans la pièce occupée par la mairie en transférant celle-ci dans la classe inoccupée de l’école des fille », sous réserve que cette classe « revienne à sa destination normale en cas de besoin ». Le conseil « considérant que M. l’Inspecteur ne demande ni plus ni moins que le déménagement de la mairie… repousse toute suggestion ayant pour but le transfert de la mairie ».

 

« Le Maire expose au Conseil, que la mairie étant distante de la cabine téléphonique de deux cent mètres, que le déplacement fait perdre aux employés un temps précieux, que le téléphone rendrait de grands services au personnel communal, qu’il y aurait lieu de demander à Monsieur le sous-Préfet l’installation du téléphone à la mairie.

Le conseil, ouï Monsieur le Maire, et après en avoir délibéré, adopte à l’unanimité la proposition de son Président. Les crédits nécessaires seront portés au budget additionnel de 1947 et le conseil prend l’engagement d’inscrire à son budget primitif de 1948 la somme de deux mille cent soixante francs pour l’abonnement et location de l’appareil ».

« Le Conseil Municipal, considérant que sont actuellement réservés pour l’école publique :

1°) dans le bâtiment principal : un logement de 6 pièces, inoccupé depuis 2 ans mais en bon état, et deux classes, dont une inutilisée ;

2°) dans le bâtiment dénommé « ancienne école des filles » : un logement et une classe ;

Considérant que 19 enfants seulement fréquentent l’école publique et que le personnel enseignant se limite au directeur et à son épouse ;

Attendu que les locaux dont dispose la mairie sont nettement insuffisants et que les séances de vaccination et certaines réunions importantes organisées par la Municipalité, doivent, faute de place suffisantes, se tenir dans la salle d’un débit de boissons ;

Demande à M. le Sous-Préfet de Brest de vouloir bien prendre toutes dispositions pour désaffecter le bâtiment de l’école publique dénommé « Ancienne école de filles » ;

Cette désaffectation permettrait de regrouper l’école publique, les enseignants et les élèves dans un même bâtiment, avec en plus une cour bitumée pour les enfants, un garage et un jardin clos de murs. Et elle permettrait « d’aménager le bâtiment dénommé « Ancienne école de filles » pour recevoir les services municipaux : Mairie, salle des mariages, de réunions du conseil municipal, de vaccinations, etc… ; et d’aménager le jardin attenant à ce bâtiment en parc de stationnement, parc à stationnement que la commune ne dispose pas encore, dont le besoin se fait grandement sentir, et qui pourrait être construit à peu de frais ».

Le Maire informe le conseil qu’il a reçu l’Inspecteur Primaire pour prévoir les travaux à effectuer dans l’école des garçons pour y regrouper toutes les classes et le logement des instituteurs. Le conseil décide la réalisation des travaux et « réitère sa demande de désaffectation du bâtiment de l’école publique appelé « Ancienne école de filles ».

M. le Maire expose au conseil « l’intérêt qu’il y aurait à ce que ces travaux soient effectués dans un délai assez court, afin d’obtenir la désaffectation des bâtiments de l’école publique de filles. Cette désaffectation va permettre à la mairie de disposer de locaux plus fonctionnels que ceux qu’elle occupe actuellement et qui sont trop exigüs ».

L’augmentation du nombre d’élèves à l’école des garçons entraîne la nomination d’un instituteur-adjoint qu’il faut loger. La cohabitation de l’école et de la mairie dans les locaux du même bâtiment commence à poser des problèmes. L’administration défend les intérêts de l’instituteur-adjoint mais le conseil considère qu’il y a suffisamment de logements pour les deux instituteurs s’ils acceptaient de partage. Les locaux utilisés par la Mairie sont très limités : « les appartements consacrés au service de la Mairie sont aussi réduits que possible et se composent exclusivement de la salle de délibérations et d’un petit cabinet plus petit que la salle à manger de tout l’emplacement consacré à l’escalier du grenier ». En 1883, le conseil souligne « toute la gêne qu’occasionnerait à l’administration de la commune la diminution de la chambre consacrée à la distribution et au dépôt des blés et farines aux pauvres pendant l’hiver » ; cette chambre sert de bureau de bienfaisance, appelée aussi « grenier d’abondance ».

Le conseil « considérant que la salle de la Mairie se trouve dans la maison d‘école des garçons, salle insuffisante et qu’il conviendrait de laisser la salle actuelle à l’école ; considérant que la commune possède un terrain propre à cet usage situé sur la place public du bourg, vote la construction d’une salle de Mairie qu’il évalue à 6.000 F. ».

« L’an mil huit cent quatre vingt dix, le 21 septembre, le conseil municipal s’est réuni en séance extraordinaire sous la présidence de Monsieur Uguen Maire…

Monsieur le Maire donne lecture de la lettre de M. le Préfet en date du 18 septembre 1890 relative à la proposition d’emprunt pour la construction d’une Mairie et invite le Conseil à délibérer sur cet objet.

Le Conseil considérant qu’un emprunt deviendrait onéreux pour la commune attendu que les intérêts de l’emprunt absorberaient le produit de la surtaxe sur l’alcool ; considérant que le devis de la construction se monte à une somme énorme ; la Mairie telle que l’indiquent le plan et le devis est beaucoup trop grande ; il y a lieu de modifier ces pièces ; est d’avis d’ajourner ce projet… ».

Une mairie-poste ?

« Monsieur le Maire donne lecture au conseil de la lettre de M. le sous-préfet en date du 20 janvier courant, relative à l’installation d’un facteur receveur au chef lieu du bourg et invite le conseil à délibérer sur cet objet.

Le conseil, après avoir délibéré et avoir cherché les moyens de trouver un local convenable pour y installer un facteur receveur, n’en trouve nulle part au bourg une maison convenable pour installer un facteur receveur.

Le conseil ne trouve qu’un moyen d’atteindre ce but que d’exproprier Monsieur Lunven de la place du bourg où l’on pourrait construire une Mairie depuis longtemps en projet et d’y aménager un logement au facteur receveur.

En conséquence le conseil demande l’autorisation de l’administration supérieure d’exproprier immédiatement M. Lunven afin de commencer immédiatement la construction de la Mairie et du logement du facteur receveur… »

 Mais le désaccord entre la famille Lunven et la mairie complique encore la situation et le 23 février 1896, le conseil argumente pour défendre son projet : « le bâtiment servant actuellement de mairie n’est pas suffisant et la Mairie n’a été installée à l’école que provisoirement en 1869, car à cette époque la commune avait des charge très lourdes qui ne lui permettaient pas de construire… La chambre actuelle de Mairie est beaucoup trop petite. Les séances du conseil n’y peuvent jamais être publique, faute de place, bien plus les conseillers eux-mêmes y sont à l’étroit, ils ne peuvent remuer tant ils sont serrés les uns contre les autres et cette situation ne peut durer.

La mairie se trouve au premier étage et l’école au rez-de-chaussée. Tous les instituteurs se plaignent du bruit et du dérangement. Les étrangers, ne sachant où trouver l’unique salle de Mairie, entrent en classe, interrompant les leçons et causent un grand préjudice à nos élèves. Il ne faudrait pas croire qu’un écriteau permette à ces gens de trouver seuls leur chemin car, malheureusement, beaucoup ne savent pas lire.

En cas d’élection, on est obligé de sortir tout le matériel des classes de l’école : il n’y a pas de place ailleurs pour la salle de vote. Par suite, le matériel scolaire ne dure pas longtemps et se trouve vite abimé.

Et puis, comment veiller à la conservation de toutes les pièces déposées dans une si petite chambre. Il est étonnant que rien ne soit enlevé.

La Mairie sera beaucoup mieux placée au centre du bourg. Une commune de l’importance de Plouider (2.743 habitants) ne peut se contenter d’une salle unique pour la Mairie surtout quand cette salle est trop exiguë. D’ailleurs, l’école des garçons n’a pas de logement pour l’instituteur-adjoint et la chambre actuelle de Mairie devra être affectée à cet usage ».

Une fois encore, ce projet n’aboutira pas et la mairie reste installée dans l’école des garçons comme en témoigne une lettre de l’Inspecteur primaire de Brest du 21 juillet 1927 au sujet du logement de l’institutrice-adjointe : « il serait possible de lui installer un logement convenable au premier étage dans la pièce occupée par la mairie en transférant celle-ci dans la classe inoccupée de l’école des fille », sous réserve que cette classe « revienne à sa destination normale en cas de besoin ». Le conseil « considérant que M. l’Inspecteur ne demande ni plus ni moins que le déménagement de la mairie… repousse toute suggestion ayant pour but le transfert de la mairie ».

Le Maire informe le conseil qu’il a reçu l’Inspecteur Primaire pour prévoir les travaux à effectuer dans l’école des garçons pour y regrouper toutes les classes et le logement des instituteurs. Le conseil décide la réalisation des travaux et « réitère sa demande de désaffectation du bâtiment de l’école publique appelé « Ancienne école de filles ».

M. le Maire expose au conseil « l’intérêt qu’il y aurait à ce que ces travaux soient effectués dans un délai assez court, afin d’obtenir la désaffectation des bâtiments de l’école publique de filles. Cette désaffectation va permettre à la mairie de disposer de locaux plus fonctionnels que ceux qu’elle occupe actuellement et qui sont trop exigüs ».

Inauguration de la mairie dans les locaux de l’ancienne école publique des filles qui avait été construite en 1830 et qui a été entièrement rénovée.

Commence la construction de la troisième mairie du siècle, associant l’agence postale et la salle polyvalente. L’ensemble est inauguré en 1994.

Article proposé par “Mémoire de Plouider”

Les maires de Plouider (1790-2014)

La Révolution de 1789 crée les communes à partir des territoires des paroisses et instaure les élections municipales.

Les premiers maires sont élus en 1790 : les Plouidérois choisissent d’élire leur recteur montrant ainsi la continuité entre la paroisse et la commune. Mais celui-ci, refusant de prêter serment à la Constitution, doit laisser sa place rapidement.

De François Picart (1790) à René Paugam (2014), on dénombre une succession de 28 maires à la tête de la commune de Plouider et, en fait, 24 personnes différentes. Ces élus représentaient 15 quartiers de la commune.

Durant cette période (1790/2014), les modalités de l’élection ou de la nomination ainsi que la durée des mandats ont changé à plusieurs reprises :

 Révolution : Monarchie constitutionnelle (1789-1792) : maire élu au suffrage censitaire pour 2 ans par les citoyens actifs (payant un minimum d’impôt)

 Révolution  : 1ère République et Directoire (1792-1799) : mêmes règles

 Consulat (Bonaparte) et 1er Empire (Napoléon) (1799-1815) : maire nommé par le préfet et rôle uniquement consultatif pour les conseillers

 Restauration de la Monarchie (1815-1830) : maire et conseillers nommés par le préfet

 Monarchie de Juillet (1830-1848) : maire nommé par le préfet mais conseillers municipaux élus pour six ans

 Seconde République (1818-1851) : conseil municipal élu au suffrage universel et maire élu par les conseillers

 Second Empire (1851-1870) : maire nommé par le préfet, pour 5 ans (1885)

 Troisième République (1870-1940) : conseil municipal élu au suffrage universel et maire et adjoints élus par le conseil, pour 4 ans, puis pour 6 ans (1929)

 Régime de Vichy (1940-1944) : maire élu par le préfet entre 2000 et 10000 habitants

 4ème et 5ème République (1945- 20…) : conseil municipal élu au suffrage universel pour six ans et maire et adjoints élus par le conseil.

Liste des maires

1. François PICART, recteur et maire (1790-1791)

2. Jean BERGOT de Kergoff-Vras (1791-1792)

3. Jean-Marie TANGUY de Lestevennoc (1792-1800)

4. François MADEC de Torranéac’h (1800-1803)

5. Jean BERGOT de Kergoff-Vras (1803-1806)

6. André René LUNVEN du Bourg (1806-1816)

7. Yves BESCOND du Leïn – Kerouriou (1816-1830)

8. Paul PATINEC du Leuré (1830-1832)

9. Laurent LE BARS de Guengamprou (1832-1856)

10. Vincent BERTHOU de Kerleven (1856-1864)

11. François TANGUY du Bourg (1864-1870)

12. Charles LE BARS de Keraïlis (1870-1871)

13. Ambroise PARC de Kerguelen (avril-juin 1871)

14. Charles LE BARS de Keraïlis (1871-1875)

15. Maurice RIOU de Tregoarant (1875-1885)

16. Yves UGUEN de Kerilien (1885-1886)

17. François INISAN de Kerouriou (1886-1888)

18. Yves UGUEN de Kerlien (1888-1896)

19. Yves LE BRAS de Trégoarant (1896-1905)

20. Goulven PERSON de Kerveuleugan (1905-1912)

21. Maurice LE BRAS de Trégoarant (1912-1915)

22. Christophe TANGUY (par intérim en 1915)

23. Maurice LE BRAS de Trégoarant (1916-1944)

24. Jean AFFRET de Creac’h-Cunval (octobre 1944 – mai 1945)

25. Jean RIOU du Ruguel (1945-1961)

26. Roger CALVEZ de Prat-Meur (1961-1995)

27. Jérôme RONVEL du Bourg (1995-2014)

28. René PAUGAM du Leïn (2014…..)